Vous êtes peut-être à risque !
Lorsque je reçois un patient en consultation pour la première fois, je lui demande s’il connait l’origine de son mal de dos ou de cou.
Dans environ 30% des cas, le patient peut mettre le doigt sur l’événement qui a déclenché le tout. Bien souvent, il s’agit d’un incident traumatique : accident de travail, collision, chute ou un coup.
Pour le 70% restant, il est difficile d’identifier le déclenchement du problème.
Aujourd’hui, je vais vous éclairer sur les causes possibles qui ont engendré vos lésions vertébrales et mené à vos souffrances actuelles.
D’abord, soulignons que ces facteurs vont tous créer des microlésions qui s’accumuleront avec le temps, jusqu’au point où le corps ne peut plus tolérer ou compenser. C’est à ce moment que les douleurs apparaissent.
Sachez qu’il peut prendre des années de détériorations avant que les symptômes douloureux se manifestent.
Il s’agit là de l’une des caractéristiques des maladies dégénératives, les symptômes apparaissent lorsque le processus est déjà avancé.
Par exemple, si une personne a des problèmes cardiaques, il notera des douleurs au bras ou à la poitrine des années APRÈS que le processus ne se soit amorcé… souvent des décennies auparavant!
Il en est de même pour les douleurs chroniques à la colonne vertébrale.
Alors, quels sont ces facteurs?
1- L’excès de poids
Les études sur les effets d’un poids excessif sur les douleurs au dos ne sont pas concluantes, mais la logique devrait primer. Il est tout à fait plausible que de porter 20, 30 ou 50 livres en trop aura des conséquences néfastes sur les articulations de la colonne.
Imaginez si vous vous promenez avec un sac à dos de 40 livres, du matin au soir, et ce, 7 jours par semaine. En plus de demander beaucoup d’énergie, l’effet de compression excessif sur les articulations, leurs capsules, les disques, les ligaments et les tendons causera des micro-blessures qui se manifesteront un jour.
Ces micro-lésions s’accumulent. Le corps tente de les réparer, mais ne peut y parvenir, car cette compression continue est constante.
À un moment donné, vous commencez à ressentir des douleurs et vous ne comprenez pas pourquoi, car vous n’avez pas subi de traumatisme.
L’effet de votre surpoids se manifeste!
2- La cigarette
Malgré que de moins en moins de personnes fument, il reste encore entre 12 à 15% de fumeurs au Québec. De plus, parmi les personnes de 50 ans et plus, il y a une bonne proportion d’ex-fumeurs qui ont déjà fait subir des lésions à leurs disques.
Explications.
Le véritable coupable est la nicotine. Cette substance a pour effet – entre autres – de provoquer une contraction des vaisseaux sanguins. Le débit sanguin est donc réduit, ce qui engendre une diminution de l’oxygène et des nutriments vers le corps.
Les disques sont particulièrement sensibles à ces restrictions, puisqu’il n’y a pas de vaisseaux sanguins à l’intérieur du disque, il doit s’en remettre aux capillaires (très fins vaisseaux sanguins) qui se trouvent à proximité.
Si ces capillaires sont affectés par la nicotine, l’apport en oxygène et en nutriments est restreint et le disque amorce une dégénérescence progressive.
3- Les stress mécaniques
Nous parlons ici de stress mécaniques pas nécessairement de stress mental… qui pourrait également avoir des effets, mais il s’agit d’un autre sujet.
Toute situation qui force votre colonne à faire des mouvements inhabituels, répétitifs ou en situation de déséquilibre engendre à la longue un stress mécanique.
Voici des exemples :
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- Les vibrations
Si votre travail ou certaines de vos activités font que vous êtes soumis à des vibrations constantes, il s’agit du stress mécanique le plus dommageable pour votre colonne :
Voici une liste incomplète de ce type d’activités :
– Opérateur de machinerie agricole ou de machinerie lourde
– Conducteurs d’autobus, de taxis, d’auto de police, etc.
– Conducteurs de motoneige, de moto, de véhicule tout terrain, etc.
Vous saisissez le concept!
- Les mouvements répétitifs
Combien de métiers, de sports ou de loisirs impliquent des mouvements répétés dans la même position ?
Il serait trop long de les nommer, mais pensez aux travailleurs sur des chaines de montage, à des sports comme les quilles ou le golf pour ne nommer que ceux-là!
- Les positions statiques
Parmi les positions qui sont les plus nuisibles pour la colonne (particulièrement les disques), il y a les positions assises et celles en station debout.
Premièrement, sachez que la position où la pression est la plus intense sur vos disques lombaires est la position assise!
Donc si votre travail demande que vous passiez de longues périodes assises ou en station debout, il serait judicieux que vous vous leviez souvent pour activer la « pompe de réhydratation » de vos disques.
En effet, le mouvement de vos disques agit comme une pompe et active la circulation d’eau vers et hors du disque. Ainsi, pour que vos disques demeurent hydratés, il doit y avoir du mouvement à chacune des vertèbres.
Si cette pompe est inactive parce que la nature de votre travail restreint l’hydratation naturelle de vos disques, à la longue ils tendront vers une déshydratation progressive.
Avec le temps, cette situation rendra vos disques de plus en plus vulnérables.
4- Le manque d’activité physique
Nous vivons dans un monde où il est facile de s’assoir « sur son steak », regarder la télé, lire, manger, travailler de longues heures devant l’ordinateur… quand ce n’est pas simplement pour flâner sur Facebook ou YouTube !
Avec l’âge nos muscles perdent de la masse et du tonus. Et si nous ne sommes pas suffisamment actifs, notre colonne est de moins en moins soutenue et la moindre charge supplémentaire repose davantage sur les ligaments.
Des micro-blessures asymptomatiques s’accumulent alors pendant des années.
Si vous avez déjà eu des blessures ou que vous avez mal, il est possible que vous ayez modifié votre posture en guise de compensation. Vous utilisez davantage certains muscles au détriment de d’autres… qui finiront par s’affaiblir avec le temps.
Votre posture et votre colonne seront de plus en plus en déséquilibres et les effets se feront sentir un jour.
Vous comprenez donc maintenant qu’il n’y pas que les événements traumatisants qui peuvent blesser votre colonne vertébrale.
En fait, les causes les plus fréquentes à l’origine des douleurs vertébrales sont davantage dans des micro-blessures cumulatives que dans des traumatismes.
Un mal de dos chronique, ça n’arrive pas du jour au lendemain. Ça se prépare sur des années et, à un moment donné, ça vous terrasse sans que vous ne compreniez d’où ça vient.
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