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Guérison?  

Avant de se lancer tête basse dans cet article, mettons une définition au clair… celle du mot « guérison ». Dans le contexte de cette chronique, il ne signifie pas une remise à neuf des structures blessées de la colonne, il désigne plutôt la mise en place d’un environnement qui favorise les processus de guérison. Ainsi, nous permettons au corps de réparer les tissus au meilleur de ses capacités considérant plusieurs facteurs tels, le niveau initial des dommages, les capacités innées de guérison, l’état de santé général, l’alimentation, l’âge, etc.

Il est à noter que cette « guérison » implique non seulement la réparation des tissus endommagés, mais aussi une rééducation profonde des schémas neurologiques (que j’expliquerai plus loin).

Dans ce contexte, les temps de guérison des différents tissus et la plasticité cérébrale jouent des rôles essentiels pour permettre au corps de retrouver un équilibre fonctionnel.

1- Temps de guérison des différents tissus vertébraux

Chaque tissu de la colonne vertébrale a son propre rythme de guérison, en fonction de sa composition et de son apport sanguin.

Ligaments et tendons

Ces structures qui relient les os et assurent la stabilité articulaire ont un faible apport sanguin. Cela signifie que leur guérison est souvent lente, avec un temps de récupération qui peut aller de 6 semaines à plusieurs mois, en fonction de la gravité de la blessure et des soins apportés. Un ligament déchiré ou fortement tendu peut

nécessiter jusqu’à 6 à 12 mois pour récupérer pleinement.

Disques intervertébraux
Les disques, composés d’une partie gélatineuse interne (le nucleus pulposus) et d’une partie fibreuse externe (l’annulus fibrosus), sont encore plus complexes en matière de guérison. Leur apport sanguin est limité, et lorsqu’ils sont endommagés (comme dans le cas d’une hernie discale), ils peuvent mettre plusieurs mois à 
plusieurs années à guérir, et dans certains cas, les dommages peuvent être irréversibles. Des traitements comme la décompression neurovertébrale non chirurgicale peuvent aider à favoriser la régénérescence discale en réduisant la pression exercée sur les disques.

Muscles

Les muscles entourant la colonne vertébrale sont riches en vaisseaux sanguins, ce qui leur permet de guérir plus rapidement que les ligaments ou les disques. Une lésion musculaire peut guérir en quelques jours à plusieurs semaines, selon la gravité de l’étirement ou de la déchirure.

2- Plasticité cérébrale et rééducation neurologique

La plasticité cérébrale, ou neuroplasticité désigne la capacité du cerveau à se reconfigurer en réponse aux expériences, à l’apprentissage, et aux changements corporels. Lorsqu’un individu souffre de douleurs chroniques au dos ou au cou, les circuits neurologiques de la posture et du mouvement se modifient pour compenser les blessures et réduire la douleur. Cependant, ces compensations peuvent devenir des patrons dysfonctionnels, qui prolongent et aggravent la douleur.

Ancien schéma neurologique : la compensation

Quand la douleur s’installe de manière chronique, le cerveau développe de nouvelles connexions pour protéger la région touchée. Ces patrons neurologiques compensatoires modifient la posture, le mouvement et l’alignement global du corps. Ces changements permettent de minimiser la douleur à court terme, mais ils créent des déséquilibres à long terme. Par exemple, un problème au bas du dos peut entraîner une surcharge des hanches ou des genoux, ou encore 

un décalage de l’alignement cervical. Ces schémas neurologiques sont solidement ancrés dans le cerveau et doivent être « désappris » pour que la guérison puisse progresser. La douleur chronique modifie également la perception de la douleur, rendant certains patients hypersensibles à des mouvements ou des pressions normalement inoffensifs.

Nouveaux schémas neurologiques : rééducation et guérison

La bonne nouvelle est que le cerveau est capable de changer ses circuits grâce à la neuroplasticité. Ce phénomène permet aux nouveaux patrons moteurs de s’installer à mesure que la guérison progresse. Cela est particulièrement pertinent dans les traitements en profondeur comme la décompression neurovertébrale non chirurgicale, qui non seulement vise à soulager la pression sur les disques et nerfs, mais aussi à rééduquer le corps pour retrouver des schémas de mouvement plus sains.

Les protocoles de rééducation, combinés à des thérapies manuelles ou mécaniques, favorisent la création de nouveaux circuits neurologiques en :

    • Améliorant la proprioception (la perception de son corps dans l’espace).
    • Réduisant la douleur par une diminution de la pression sur les nerfs, ce qui permet au cerveau de « réinitialiser » sa réponse à la douleur.
    • Rétablissant des schémas moteurs corrects, notamment en renforçant les muscles stabilisateurs et en améliorant la mobilité des segments vertébraux.

Temps de rééducation des circuits neurologiques

La rééducation des circuits neurologiques n’est pas instantanée. Le cerveau met du temps à se reconfigurer et à remplacer les anciens schémas par des nouveaux. Ce processus peut prendre des semaines à des mois, selon la régularité et l’efficacité du traitement. La répétition des mouvements corrects est essentielle pour que le cerveau réapprenne à fonctionner de manière optimale.

En moyenne, les études sur la neuroplasticité suggèrent qu’il faut environ 6 à 8 semaines de rééducation pour commencer à observer des changements significatifs dans les circuits neurologiques, mais une réorganisation complète peut nécessiter 6 à 12 mois de travail constant.

Sur le sentier d’un changement

Voici une analogie qui vous permettra de mieux comprendre la neuroplasticité.

En guise de raccourci, beaucoup de personnes passent à travers un parc. Puisque tout le monde utilise le même tracé, à la longue, le gazon ne pousse plus et nous avons maintenant un sentier. Celui-ci représente le patron neurologique 

compensatoire que je mentionnais tout à l’heure.

La ville trouve que ce sentier nuit à la beauté du parc et décide d’y planter quelques arbres pour décourager ceux qui l’utilisent.

Les utilisateurs ne se décourageront pas. Ils trouveront un autre tracé pour traverser le parc. Or, dans les premières semaines, il sera difficile de distinguer par où ils passent, mais au fil des semaines, le gazon mourra et nous pourrons apercevoir un nouveau sentier se dessiner. Il s’agit-là de notre nouveau patron neurologique. Tout cela a été possible grâce à cette capacité de notre cerveau de tracer de nouvelles voies. C’est ce qu’on appelle la neuroplasticité.

3- Le rôle de la décompression neurovertébrale non chirurgicale

Le traitement par décompression neurovertébrale non chirurgicale est une méthode qui vise à réduire la pression sur les disques et les nerfs, créant ainsi un environnement favorable à la guérison des tissus.

Il s’agit d’une option de choix pour les personnes qui souffrent de problème d’ordre discal (hernie, bombement, pincement, etc.) et de dégénérescence des disques.

Contrôlé par un système informatique intelligent, cet appareil de pointe réinstalle la mobilité entre les vertèbres permettant aux disques de se réhydrater et de se nourrir adéquatement. Ainsi, les restrictions de mouvement sont atténuées et le disque est placé dans un environnement propice à la guérison.

Combinée à une rééducation posturale, la décompression vertébrale permet de réintroduire des schémas moteurs corrects dans un environnement sans douleur, favorisant ainsi la rééducation neurologique. Elle agit non seulement sur la réparation des tissus physiques, mais aussi sur la réorganisation des circuits cérébraux responsables de la douleur et de la posture.