Saint-Hyacinthe 450 250-2550

C’est en tout cas, ce qu’affirme le Dr Ross A. Hauser dans un long article bien documenté et publié dans la revue Journal of Prolotherapy [1] .

Ce que vous découvrirez dans cet article :

[Première partie]

      •  Les ravages de l’arthrose
      • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ralentissent la régénérescence des cartilages de 40 à 70%;
      • Déjà en 1967, nous avions des indices que les anti-inflammatoires non stéroïdiens accéléraient la destruction des cartilages
    • [Seconde partie]
        • 12 plus tard, une étude norvégienne qui s’échelonnait sur 3 ans le confirme…
        • Une autre étude anglaise publiée en 1995, fait la même démonstration au niveau du genou cette fois. (tellement, qu’on a dû interrompre l’étude….)
        • En 2005, des chercheurs des Pays-Bas, font la même constatation, les anti- inflammatoires non stéroïdiens comme l’Ibuprofène (Advil Motrin, etc.) accélère la destruction des cartilages du genou.
        • Pourquoi le taux de chirurgie de remplacement de la hanche, du genou ou les fusions vertébrales ont tant augmenté depuis 1997 ?

     L’arthrose (le nom scientifique : ostéoarthrite) affecte une très grande partie de la population, plus particulièrement les personnes de plus de 40 ans.

    Il est estimé que les cas d’arthrose ont augmenté de 113,25% entre 1990 et 2019 [2].

    Parmi les régions les plus affectées par cette maladie dégénérative, notons la colonne vertébrale, les hanches et les genoux.

    Quoique l’arthrose fasse partie de la grande famille des Arthrites (qui sont accompagnées par de l’inflammation des articulations), sa présentation clinique est différente. En effet, l’arthrose est caractérisée par une usure anormale des cartilages qui n’est généralement PAS associée à de l’inflammation.

    Pourtant, les médicaments recommandés pour l’arthrose (sous prescription ou en vente libre) sont des anti-inflammatoire non stéroïdiens (AINS) !!!

    Cherchez la logique!

    Que veut dire « non stéroïdiens » ?

    Il y a deux types d’anti-inflammatoires; stéroïdiens et non stéroïdiens.

    Les anti-inflammatoires stéroïdiens sont dérivés du cortisol, un ingrédient très puissant qui peut provoquer des effets secondaires importants. C’est pour cette raison qu’on ne peut s’en procurer en vente libre et que les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont privilégiés, car ils comportent « moins » d’effets secondaires.

    Cependant, lorsqu’on parle de cartilage, vous vous devez de connaitre les effets de ces médicaments, car ils pourraient avoir une incidence importante sur votre autonomie future.

    Les deux conséquences sournoises des AINS !

    1- Diminution de la douleur

    Ce qui peut sembler un effet positif des anti-inflammatoires non stéroïdiens se transforme à moyen et long terme en effet pervers qui a des conséquences directes et précipitantes sur votre arthrose, surtout dans le cas des articulations qui supportent votre poids : colonne, hanches et genoux par exemple.

    En effet, si vous ne ressentez plus de douleurs à l’articulation affectée, vous aurez naturellement tendance à l’utiliser davantage. Ce changement de comportement – qui va à l’encontre de la volonté de votre corps – met plus de pression sur les cartilages et en accélère la détérioration… sans que vous ne vous en rendiez compte, du moins à court terme!

    2- Bris de l’équilibre entre usure et reconstruction.

    Dans une articulation normale, il y a des cellules de cartilage qui meurt et qui sont automatiquement remplacées par de nouvelle. Cet équilibre permet de maintenir une articulation saine.

    Voici la mauvaise nouvelle relativement aux anti-inflammatoires non stéroïdiens; ils viendraient déranger cet équilibre si crucial.

    Dans une étude datant de 1999, le taux de régénérescence du cartilage a été mesuré chez deux groupes de patients. Un groupe de 245 patients souffrants d’arthrose et l’autre groupe, 80 patients non affectés par l’ostéoarthrite.

    L’étude a démontré que l’indométacine, l’ibuprofène (Advil, Motrin) et le Naproxen (tous des AINS) réduisaient significativement la capacité de régénérescence du cartilage de 40 à 70%!

     Vous comprenez que si le taux de cellules qui meurent est supérieur au taux de remplacement, vos cartilages se détruisent à petit feu. Ainsi, les AINS ont donc un effet accélérant sur votre arthrose.

    Ces deux effets ont été étudiés et plusieurs études confirment les dommages qui en résultent.

    L’une des premières études à en faire la démonstration a été effectuée en 1967 (l‘année de l’Expo ;-).

    L’étude consistait à vérifier la relation entre la prise d’un AINS (l’indométacine) sur le niveau de destruction de l’articulation de la hanche. 64 patients (70 hanches) ont été étudiés. 37 hanches présentaient des signes de destruction (arthrose) et 33 étaient considérées normales.

    Après une analyse statistique rigoureuse, les chercheurs ont observé que les deux groupes étaient comparables en termes d’âge, de genre, d’amplitude de douleur ou de capacité à marcher. La seule différence entre les groupes était la quantité d’anti-inflammatoire non stéroïdien que le groupe souffrant d’arthrose de la hanche consommait.

    La seule différence entre les groupes était la quantité d’anti-inflammatoire non stéroïdien que le groupe souffrant d’arthrose de la hanche consommait.

    La seconde partie de cet article vous sera présentée dans la prochaine édition d’Entre Bonnes Mains. Vous y découvrirez les résultats de 3 études qui vous renverseront. Aussi, vous aurez un élément de réponse à savoir pourquoi le taux de chirurgie de la hanche, du genou et certaine de la colonne sont en importante hausse.

     RÉFÉRENCES

    [1] Ross A. Hauser, The Acceleration of Articular Cartilage Degeneration in Osteoarthritis by Nonsteroidal Anti-inflammatory Drugs. Journal of Prolotherapy, Volume 2, Issue 1, February 2010

    [2] Huibin Long et al. Prevalence Trends of Site-Specific Osteoarthritis From 1990 to 2019: Findings From the Global Burden of Disease Study 2019. Arthritis Rheumatol 2022;. https://doi.org/10.1002/art.42089