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Nuageux avec Passage Douloureux    

Avant même que la Miss Météo de TVA ne l’annonce, vous savez qu’une dépression approche et nous apportera du mauvais temps.

Depuis quelques jours, vos articulations vous font souffrir et généralement, il s’agit d’un signe annonciateur qu’une zone de basse pression atmosphérique se pointe.

Mais y a-t-il vraiment un lien?

Il est difficile de comprendre que la météo exerce une influence sur nos douleurs et pourtant il y a des explications scientifiques qui le confirment.

Donc, si vos articulations vous font souffrir dans les jours avant – ou durant – une tempête, ce n’est pas dans votre tête.

Il y a plus de 2000 ans, au temps d’Hippocrate (le père de la médecine), les personnes souffrantes de douleurs chroniques associent les conditions météo à leurs supplices.

Cependant, jusqu’à maintenant, les études faisant le lien entre météo et douleur n’ont pas été concluantes. La raison première était que ces recherches étaient sur de trop courtes périodes ou encore que le nombre de participants était insuffisant.

Des chercheurs anglais ont cependant remédié à la situation en publiant, en 2019, une étude qui regroupait à l’origine plus de 10 000 participants (10 584 pour être précis). De plus, la collecte de données s’est échelonnée sur un an.

Évidemment, les 10 584 participants n’ont pas persisté jusqu’à la fin des 12 mois, mais c’est tout de même 2658 personnes qui ont partagé suffisamment de données pour qu’elles soient pertinentes. Et selon les auteurs de l’étude, ce groupe était statistiquement représentatif de l’ensemble de la cohorte initiale.

Les résultats

L’effet sur la météo sur la douleur a été mesuré selon 4 paramètres : l’humidité relative, la température, la vitesse des vents et les précipitations.

Prise individuellement, le facteur qui a le plus d’influence sur les douleurs que vous ressentez est l’humidité relative.

Celui qui a le moins d’impact : la température comme telle.

Cependant, les chercheurs mentionnent que la météo est caractérisée par une combinaison de ces facteurs et qu’il est donc difficile de tirer une ligne franche sur un facteur unique.

Par ordre décroissant, il semblerait que la gradation soit ainsi :

  1. L’humidité relative
  2. La pression atmosphérique
  3. Les précipitations
  4. La température

Mes observations

Selon ce que je retiens de cette étude et les observations cliniques que j’ai pu faire au cours de ma carrière de près de 40 ans est que 3 de ces facteurs contribuent à la douleur en temps réel et l’autre est ressenti avant la mauvaise météo.

Je constate que lorsqu’il fait un temps humide combiné à des précipitations (pluie ou neige), les souffrances sont exacerbées sans délai.

Effectivement, peu de patients se plaignent si le changement de météo n’est qu’une baisse de la température.

Cependant, si une zone de basse pression atmosphérique s’installe (indiquant l’approche d’une mauvaise météo) les patients ressentent une amplification des douleurs avant que nous vivions cette perturbation météorologique.

L’explication du phénomène?

Voici ce qui est le plus souvent retenu comme explication.

Pour bien comprendre la prochaine interprétation, il faut se rappeler de la loi des pressions.

Dans un circuit ouvert, s’il existe des pressions différentes entre deux milieux, le système va tendre vers un équilibre des pressions.

Ainsi, l’élément où il existe une pression supérieure aura tendance à s’infiltrer dans le deuxième élément afin d’uniformiser les pressions.

Les articulations sont localisées dans une capsule dans laquelle il y une certaine pression, mais dans un circuit fermé. La pression atmosphérique exercera donc une influence sur la capsule, mais d’une façon différente que s’il s’agissait d’un circuit ouvert.

Par exemple, si nous sommes dans une zone de haute pression atmosphérique (beau temps), la pression à l’extérieure des articulations est donc supérieur. Puisque la pression atmosphérique ne peut « s’infiltrer » dans l’articulation, elle aura à « envelopper et étreindre » la capsule… évitant tout étirement de cette dernière.

En situation inverse (zone de basse pression), la pression à l’intérieur de l’articulation étant trop grande, elle aura tendance à fuir la capsule. Puisqu’il s’agit d’un circuit fermé. Cette poussée vers l’extérieur fera gonfler la capsule et si elle est endommagée par de l’arthrose ou de l’arthrite, la douleur sera amplifiée.

C’est pour cette raison que vos douleurs articulaires deviennent de véritable baromètre.