Saint-Hyacinthe 450 250-2550

Le mal de tête peut être un symptôme banal, mais pour bien des gens, il représente un problème majeur qui empoisonne leur existence.

Et malgré qu’il existe des dizaines (et peut-être des centaines) de médicaments pour les maux de tête, dans la plupart des cas, la cause du mal n’est pas « chimique ».

Si vous souffrez (ou qu’un proche souffre) de maux de tête atroces et récurrents, cette série est spécifiquement pour vous.

Il existe 13 groupes de céphalées qui regroupent un total de 129 sous-catégories. Globalement, on peut diviser les maux de tête en deux grandes catégories : les céphalées primaires et les céphalées secondaires.

Les céphalées primaires sont celles dont on ne connait pas l’origine et les secondaires lorsqu’on peut identifier la source du mal

Pour les besoins de cette chronique, nous allons aborder les trois types de maux de tête les plus fréquents : les migraines, les céphalées de tension et les céphalées cervicogènes.

Dans cette partie d’une série de trois, j’aborde principalement la migraine. La deuxième partie sera consacrée aux céphalées de tension et aux céphalées cervicogènes.

Et dans la dernière partie, nous parlerons des options de traitements qui s’offrent à vous.

LA MIGRAINE

Parmi toutes les maladies, la migraine se classe au 7e rang des maladies qui engendrent des invalidités. C’est donc dire que ce mal de tête cause un tort important à ceux qui en souffrent.

L’aura est cette période, entre trente et soixante minutes avant la crise migraineuse, où environ 25 %

des personnes ressentent des symptômes comme des perturbations visuelles et des sensations cutanées inhabituelles qui se manifestent bien souvent par des picotements ou des engourdissements qui peuvent débuter par la langue puis envahir le visage pour enfin se rendre vers les bras. Ces sensations peuvent être confondues avec accident vasculaire cérébral.

Malgré l’intensité que les douleurs peuvent atteindre et l’inquiétude qu’elles peuvent initier, ce mal de tête est rarement un signe de maladie grave telle une tumeur cérébrale par exemple. Cependant, la présence de migraine a été associée étroitement avec certaines autres maladies.

En effet, les études ont démontré que les personnes qui souffrent de migraines de façon régulière sont davantage atteintes d’épilepsie, de dépression, d’accidents vasculaires cérébraux, d’anxiété, de difficultés cognitives et même d’asthme.

La dépression représente à elle seule l’affection qui cohabite le plus avec les migraines dans une proportion de 40%.

Fait important à mentionner également est que la migraine représente un facteur de risque pour les accidents vasculaires cérébraux. En effet, le risque d’accident augmente de 400% chez les femmes migraineuses âgées de moins de 45 ans.

Comment différencier une migraine d’un autre type de mal de tête?

Les caractéristiques qui définissent une migraine, qu’elle soit précédée d’une aura ou non, sont les suivantes :

    • Une douleur pulsatile
    • Débute d’un côté de la tête et peut se propager de l’autre côté
    • La douleur principale se localise dans la région des tempes et au-dessus de l’oeil
    • Dure entre 4 et 72 heures si elle n’est pas traitée ou si le traitement est inefficace.
    • Au moins un des symptômes suivants est présent :
      • Nausées accompagnées ou non de vomissements
      • Photophobie (sensibilité à la lumière)
      • Phonophobie (sensibilité au bruit)

L’aura n’est pas l’unique phase dans la présentation globale de la migraine. En fait, 4 phases ont été identifiées dans la progression de la migraine et si vous souffrez de ce type de mal de tête, vous allez sûrement vous reconnaître.

1- Le prodrome ou la phase prémonitoire

Cette phase représente le moment où la personne commence à ressentir les premiers signes qu’une migraine se pointe à l’horizon. Elle peut s’amorcer quelques heures à quelques jours avant l’apparition de la céphalée. Environ 60 % des migraineux peuvent identifier cette phase qui se manifeste généralement par un changement d’humeur, des dérangements gastro-intestinaux, des envies de certains aliments précis, des bâillements répétitifs et une rigidité au niveau du cou.

Aussi, l’hypersensibilité sensorielle qui se manifeste par de la photophobie, de la phonophobie, des douleurs cutanées au niveau de la peau du scalp et les nausées caractéristiques de la crise migraine débutent souvent à cette phase.

2- L’aura

Cette phase, lorsqu’elle est présente précède la céphalée de 5 à 60 minutes.

 3- La céphalée

Elle est de nature pulsatile et apparaît souvent derrière la tête (occipital) et se transporte progressivement vers la tempe et au-dessus de l’œil. Les autres symptômes ont été décrits plus haut. L’intensité est de modéré à (très) sévère, accentuée par l’effort physique ou la concentration, améliorée par le calme, le repos, l’obscurité.

 4- La résolution

Enfin la douleur intense associée à la migraine diminue. Cette phase de résolution peut durer des heures, voire des jours pour certains migraineux. La personne ressent souvent une grande fatigue, un état dépressif (ou au contraire, d’euphorie), des difficultés à se concentrer et ses capacités intellectuelles ne sont pas optimales.

Il serait trop compliqué d’entrer dans les détails du mécanisme impliqué dans le développement de la migraine. Cependant, sachez qu’il s’agit, dans la plupart des cas, d’une perturbation neurologique qui provient du cou.

Une étude publiée dans la revue Headache offre un résumé intéressant sur à la théorie impliquant les structures anatomiques et neurologiques de la région cervicale  dans la production de migraines :

  • Les patients souffrant de migraines ont souvent des douleurs au cou et à l’arrière de la tête suggérant une implication de ces structures dans cette céphalée;
  • Une intervention visant à engourdir le grand nerf occipital (nerf qui émerge du haut du cou et qui voyage à l’arrière du crâne) réduit la douleur migraineuse;

    • Une manipulation vertébrale du haut cou qui rétablit la mobilité et calme les impulsions proprioceptives diminuent le niveau d’excitabilité des réseaux nerveux impliqués.
    • Les interventions manuelles (ajustements vertébraux) modulent donc les messages douloureux et ont un effet bénéfique sur la migraine.

Plus loin dans cette série, je vous présenterai une stratégie thérapeutique efficace pour les migraines, et pour d’autres types de céphalées aussi.

Le mois prochain, j’aborderai 2 autres types de céphalées : celle dite de tension et celle qui prend son origine dans le cou qu’on appelle cervicogène!