Saint-Hyacinthe 450 250-2550

Cet texte est la suite d’un article précédent que nous avions publié il y a quelques semaines. Si vous ne n’avez pas lu, vous pouvez le faire en cliquant sur ce lien:

Première partie de cet article

En résumé, ce que nous avons appris dans cette première partie :

I- Il est estimé que les cas d’arthrose ont augmenté de 113,25% entre 1990 et 2019 [2].

II- Il existe 2 conséquences à la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), qu’ils soient prescrits ou en vente libres:

 1) Si vous ne ressentez plus de douleurs à l’articulation affectée, vous aurez naturellement tendance à l’utiliser davantage. Ce changement de comportement – qui va à l’encontre de la volonté de votre corps – met plus de pression sur les cartilages et en accélère la détérioration… sans que vous ne vous en rendiez compte, du moins à court terme!

2) Il a été démontré que les AINS réduisaient significativement la capacité de régénérescence du cartilage de 40 à 70%!

Dans cette seconde portion de l’article, nous vous présentons 3 études qui vont vous jeter par terre… et des conclusions qui vous renverseront davantage !

 

L’ÉTUDE NORVÉGIENNE

Dans cette étude (1979) qui s’échelonnait sur 3 ans, les chercheurs ont suivi 2 groupes de patients qui souffraient d’arthrose de la hanche; un qui prenait des AINS et l’autre non. Pas moins de 294 hanches (186 patients) ont été suivies.

Il a été démontré que chez le groupe qui consommait des AINS, la progression de l’arthrose a été plus rapide que chez l’autre groupe.

Cette situation est-elle particulière à la hanche?

Une équipe de chercheurs ont tenté de valider ces données avec une observation de la progression de l’arthrose du genou.

L’ÉTUDE ANGLAISE

L’étude, qui a été effectuée en 1995, visait à suivre la progression de la dégénérescence des cartilages du genou à l’aide de radiographies en comparant 2 groupes; un qui consommait des AINS et l’autre non.

La recherche impliquait 20 cliniques de rhumatologie à travers la Grande-Bretagne sur une période de 3 ans. 85 patients recevaient des anti-inflammatoires non stéroïdiens et les 80 autres recevaient un placebo (pilule inerte).

Durant la troisième année de l’étude…

…les cartilages du groupe qui consommait des AINS

se détérioraient si rapidement

que les chercheurs ont dû mettre fin à l’étude.

Comparés à l’autre groupe, les auteurs de l’étude ont évalué que les risques de détérioration pour les patients prenant des anti-inflammatoires non stéroïdiens étaient de l’ordre de 2 :1 (deux fois plus élevé). 

Est-ce que cette détérioration est particulière à un type d’anti-inflammatoires non stéroïdiens ou il s’agit d’une particularité commune à tous les AINS?

C’est ce qu’une étude hollandaise a tenté de déterminer en 2005.

L’ÉTUDE HOLLANDAISE

L’étude a été faite sur 1600 patients qui souffraient d’arthrose de la hanche et 635 d’ostéoarthrite du genou. Comme dans les études précédentes, l’évaluation de la destruction des cartilages était faite à l’aide de radiographies.

Le suivi a été effectué sur une période de 6 ½ ans.

 La conclusion?

L’utilisation à long terme de diclofenac (Voltaren)  est associée à une progression 2 fois plus rapide de la destruction des cartilages de la hanche et 3 fois plus rapide au niveau de genou.

Pour ce qui est de l’Ibuprofène (Advil et Motrin), il a été démontré qu’il accélère aussi l’arthrose de ces deux articulations.

Le point intéressant de cette étude est que les participants étaient tous en bonne santé, c’est-à-dire qu’il n’avait pas de conditions qui auraient pu fausser les résultats. 

LES AINS ACCÉLÈRENT-ILS LES INTERVENTIONS

DE REMPLACEMENT DE LA HANCHE ?

Selon certains auteurs, il semble que OUI. Et ce pour deux raisons que nous avons abordées précédemment.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens réduisent la perception de la douleur, donc les patients utilisent davantage leurs articulations, ce qui amplifie la destruction des cartilages.

De plus, l’AINS nuit à la régénérescence des cartilages.

Les chercheurs concluent donc que l’utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens augmente le risque de chirurgie de 50% sur une période de 2 ans.

AUTRES EFFETS SECONDAIRES DES AINS

Outre les effets sur la régénérescence des cartilages, les anti-inflammatoires non stéroïdiens ont d’autres effets dévastateurs.

L’un des plus importants est le fait qu’ils provoquent des saignements importants au niveau de l’estomac et des intestins. Chaque année, aux États-Unis, 100 000 personnes sont hospitalisées pour cette raison.

Parmi ces personnes, 16 000 meurent de la toxicité de ces médicaments.

La dernière question que l’auteur de l’article [1] (Dr Ross A. Hauser) se pose :

Est-ce que la facilité de se procurer (ou de se faire prescrire) des anti-inflammatoires non stéroïdiens est-elle à l’origine de l’augmentation fulgurante de chirurgies de la hanche, du genou et du dos?

Voici des chiffres qui pourraient nous aider à conclure… mais, on ne le saura peut-être jamais…

Entre 1997 et 2005 :

  • Le nombre de chirurgies du genou a augmenté de 69%
  • Le nombre de chirurgies de remplacement de la hanche a augmenté de 32%
  • Le nombre de chirurgies de fusion vertébrale a augmenté de 73%

MOT DE LA FIN…

Nous ne pouvons être complètement contre un médicament qui a été développé pour alléger la souffrance humaine.

Dans la vie, tout n’est pas totalement noir ou blanc. Des nuances sont à considérer.

C’est pour cela que nous ne pouvons tirer une conclusion définitive.

Toutefois, à la lumière des études, il serait approprié de réduire au maximum votre utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens.

Favorisez davantage des substances naturelles pour réduire vos douleurs et encore plus important, chercher la cause réelle de vos problèmes.

L’arthrose n’est pas génétique, familiale ou héréditaire. Il y a une raison mécanique à cette usure anormale et prématurée. Il importe de la trouver.

S’attaquer à la cause de vos souffrances vous libère des douleurs, mais surtout, vous redonne la liberté.

Si l’origine de vos douleurs aux hanches et de vos genoux proviennent de votre dos, nous pouvons peut-être vous aider.

Au plaisir de participer à votre mieux-être.

 RÉFÉRENCES

[1] Ross A. Hauser, The Acceleration of Articular Cartilage Degeneration in Osteoarthritis by Nonsteroidal Anti-inflammatory Drugs. Journal of Prolotherapy, Volume 2, Issue 1, February 2010

[2] Huibin Long et al. Prevalence Trends of Site-Specific Osteoarthritis From 1990 to 2019: Findings From the Global Burden of Disease Study 2019. Arthritis Rheumatol 2022;. https://doi.org/10.1002/art.42089